Fantômes et Mystères de Venise • Première Partie

Serenissima… La Sérénissime ! On y vient de partout dans le Monde pour y découvrir ce qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

Je suis tombée follement amoureuse de Venise dès la seconde où j’y ai posé les pieds pour la toute première fois il y a plusieurs décennies déjà… Il y a là une partie d’appartenance régionale c’est certain dans mon cas, mais il y a aussi quelque chose de plus ancien, d’inexplicable, quelque chose d’absolument incontrôlable qui est bien plus fort que moi…

Cette ville je la connais par cœur pour l’avoir explorée en long en large et en travers durant des années, aujourd’hui je suis heureuse de partager avec vous ses histoires de fantômes et ses légendes.

 Un peu d’histoire

Il existe dans ce monde des endroits que l’on ne présente plus, Venise est probablement le plus connu d’entre eux !

Ville historique par excellence vous avez tous l’impression de la connaître même si vous n’y êtes jamais allés, il faut dire qu’elle peuple les films, livres et autres œuvres artistiques depuis que l’homme est capable de créer. 

Elle fait rêver, elle inquiète même parfois certains car qui peut bien se cacher derrière les inimitables masques de son Carnaval que le reste du monde lui envie ?

Venise, souvent imitée, jamais égalée, c’est aussi ça notre force à nous Vénitiens, car oui Venise est la capitale de notre région le Veneto, la Vénétie en français.

Venise se compose de 120 îles reliées entre elles par divers ponts, citée flottante qui doit faire face aux ravages du temps et à l’afflux de touristes qui s’y rendent massivement chaque année, elle défie les eaux de l’Adriatique depuis des siècles.

Quand on parle de l’Italie évidemment on évoque également Rome, Milan, Naples, Florence… parfois même Pise et sa tour penchée, mais Venise a ce petit quelque chose en plus que les autres n’ont pas. D’ailleurs n’y a-t-il pas des villes partout dans le monde que l’on surnomme “la Venise de si” ou “la Venise de ça” ?

Casanova a arpenté ses ruelles pour y accomplir ses frasques, les Doges y ont imposé leurs lois, l’Histoire du pays s’est aussi jouée là, mais tout ça serait bien trop long à résumer ici en quelques lignes seulement…

J’ai choisi de vous raconter des histoires insolites, peuplées de fantômes, de légendes et de mystères que vous ne connaissez certainement pas, je vous emmène découvrir la face cachée de celle qui est le grand amour de ma vie : suivez-moi pour visiter Venezia à travers mon regard.

 

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La seconde partie de ce dossier est désormais en ligne !

Le Fantôme du Palais Grassi

On va commencer ce voyage à Venise pour découvrir ses mystères avec l’histoire d’un fantôme plutôt étonnant !

Le Palazzo Grassi est l’une des splendeurs que l’on aperçoit depuis le Grand Canal. Ce lieu qui appartient à l’homme d’affaires François Pinault est bien connu puisqu’il accueille des expositions d’art contemporain.

Palais Grassi - Venise - Italie

Mais au-delà de ça, il a également acquis une réputation de lieu hanté… 

On raconte qu’il est habité par l’esprit d’une jeune femme qui a été retrouvée morte après avoir chuté de l’un des balcons de l’édifice. Son décès serait-il dû à un suicide ou à un meurtre ? Personne ne le sait.

Quoi qu’il en soit, au fil du temps des employés ont rapporté avoir entendu une douce voix les appeler par leurs noms, parfois même comme si quelqu’un se tenait juste là à leur murmurer à l’oreille alors qu’il n’y avait absolument personne !

Un gardien de nuit a même raconté qu’au cours des restaurations du palais dans les années 1980, alors qu’il effectuait ses rondes de surveillance du bâtiment, il avait entendu une voix venue de nulle part l’appeler et lui ordonner de s’arrêter !

Il avait alors cherché la personne qui avait crié, mais sans parvenir à trouver qui que ce soit.

C’est alors qu’il s’était rendu compte de quelque chose d’incroyable ! Il s’était arrêté de marcher juste avant de tomber dans un trou dans le sol qui n’avait pas été sécurisé par les ouvriers avant de quitter le chantier…

Le fantôme du Palais Grassi lui avait alors sauvé la vie, le prévenant d’un danger qui aurait pu lui être fatal !

Si l’on en croit ces histoires, ce sublime palais serait donc hanté par un fantôme plutôt amical vous en conviendrez.

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Le Fantôme du Campanile

Comment passer par Venise sans voir la Place Saint-Marc ? Elle est incontournable !

Son campanile attire l’œil et c’est bien normal, de nos jours l’édifice domine la ville du haut de ses 98 mètres, mais il a d’abord été une tour qui servait de phare pour les navigateurs. Il a subi plusieurs restaurations et modifications au fil du temps, la forme que nous lui connaissons actuellement date de 1515.

Mais connaissez-vous l’histoire étrange que l’on raconte à son propos ?

Place Saint-Marc - Venise - Italie

Vers l’an 800 à Venise un homme du nom de Zani travaillait dans l’édifice, il vivait dans le secteur de sestiere di Castello et avait la particularité d’être très grand. On peut dire qu’il ne passait pas vraiment inaperçu du haut de ses deux mètres !

Cet homme hors du commun sonnait les cloches du “Paron de Casa” (le patron de la maison en dialecte Veneto) surnom que l’on donnait au Campanile.

Un beau jour alors qu’il sortait de la messe, le directeur d’un institut scientifique Venitien l’a aperçu et a été immédiatement interpellé par son physique hors norme. Il se décida alors à l’aborder pour lui faire une proposition plutôt bizarre…

L’homme de science proposa tout simplement à Zani de lui acheter son squelette pour l’exposer dans la section anatomique de son institut après sa mort !!!

Et ce monsieur avait tellement insisté que celui qui était considéré comme le géant de Venise avait fini par accepter sa proposition, tout en pensant qu’avec son âge avancé ce vieil homme serait tout bêtement destiné à mourir avant lui, et qu’il ne lui resterait qu’à profiter de l’argent sans que plus jamais personne ne pense à exposer ses ossements après son trépas.

Ce qui était un raisonnement qui tenait la route.

Zani dépensa donc la grosse somme d’argent qu’il avait obtenue grâce à ce marché morbide, en très grande partie au bar… Buvant plus que de raison les meilleurs vins d’Italie, partageant ainsi sa bonne fortune avec ses amis !

Au bout de quelques soirs de fêtes, alors qu’il était attablé dans une auberge avec toute sa compagnie, Zani mourut d’un coup… comme ça… peut-être avait-il trop abusé de l’alcool ? Quoi qu’il en soit son cœur n’avait pas tenu.

Et c’est ainsi que son corps fut transporté à l’institut, ou le scientifique fut lui-même surpris de le voir arriver aussi vite !

Depuis, son squelette est exposé au musée d’histoire naturelle, il a même une cloche en main en souvenir du travail qu’il effectuait de son vivant.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! On raconte que chaque nuit son fantôme se rend jusqu’au campanile Piazza San Marco, qu’il monte tout en haut afin de sonner les douze coups de minuit comme il le faisait de son vivant.

Certains ont même juré avoir vu cet esprit errant gigantesque prendre ensuite le chemin vers son musée, triste et misérable, demandant la charité à qui serait en mesure de l’apercevoir… le but du spectre de Zani serait d’obtenir assez d’argent pour pouvoir racheter son squelette et trouver enfin le repos éternel.

Et c’est bien là tout le mal qu’on lui souhaite !

Une Vieille Tradition Vénitienne

San Marco est le Saint Patron de la ville, voilà pourquoi cette splendide place connue dans le monde entier porte son nom ! Le jour de sa fête, le 25 avril, les Vénitiens ont d’ailleurs une tradition qui perdure depuis des siècles : ils offrent à la femme qu’ils aiment un bouton de rose rouge (“il bocolo” en Veneto). Voici l’origine de cette tradition.

Tout ceci remonte à la seconde moitié du IXème siècle quand Maria (dite Vulcana à cause de sa chevelure rousse incandescente) la fille du Doge Orso I Partecipazio était tombée amoureuse d’un jeune homme qui avait des origines modestes.

Ce garçon s’appelait Tancredi, et vous l’aurez compris, le Doge ne voyait pas d’un bon œil cette éventuelle union avec sa fille pour qui il avait d’autres ambitions.

Voilà pourquoi Maria avait fini par convaincre son amoureux d’aller combattre les turques, pensant ainsi que si le jeune homme revenait en héros alors son père serait forcément plus enclin à les laisser se marier ensemble !

Tancredi avait accompli des exploits durant les batailles, mais il allait tout de même finir par être blessé mortellement… 

Juste avant de mourir il confia une mission à l’un de ses amis, il lui demanda de rapporter à Maria un bouton de rose qu’il avait trempé dans le sang qui s’écoulait de sa blessure, symbole de son amour éternel.

La jeune femme reçu le bouton de rose le 24 avril, et le 25 elle fut retrouvée morte sur son lit, tenant la fleur contre sa poitrine…

Malgré leur amour si puissant ils n’ont pas pu être réunis dans cette vie là, souhaitons leur d’être ensemble à présent, où qu’ils soient.

Le Fantôme auprès de la statue de Garibaldi

Dans la ville il existe un grand jardin près de la Biennale, à l’entrée on retrouve une très belle statue dédiée à Giuseppe Garibaldi qui trône là depuis 1885.

De nos jours, elle est entourée par de l’eau dans laquelle vivent de nombreuses tortues, ce qui a tendance à amuser les enfants, mais c’est uniquement parce qu’ils ne se doutent pas un seul instant de l’histoire qui s’est passée en ces lieux…

Statue de Garibaldi - Venise - Italie

Un soir, alors qu’il passait non loin de la statue, un vieil homme a été frappé par un coup sur le bras dont la puissance le fit tomber à terre ! Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit que l’auteur de cette agression était en réalité une ombre rouge de forme humaine…

Il racontait sa mésaventure à qui voulait bien l’entendre et peu de gens étaient prêts à le croire. Il passait pour un illuminé !

Mais ça c’était jusqu’à ce que d’autres personnes ne se mettent à témoigner à leurs tours d’avoir fait la rencontre de cette mystérieuse ombre rouge qui errait autour de la statue de Garibaldi.

On installa alors un tour de garde pour tenter de comprendre l’origine de cette manifestation, visiblement paranormale, qui effrayait l’ensemble des gens du secteur. Plusieurs personnes ont été agressées par cette ombre rouge, jusqu’à ce que l’un des anciens du quartier ne finisse par reconnaître un garibaldino en chemise rouge dans cette forme évanescente !

(Le garibaldino était le nom que l’on donnait aux soldats ayant servi sous les ordres de Garibaldi)

Le vieil homme avait même identifié formellement l’esprit du soldat qui était à l’origine de tout cette agitation : c’était Giuseppe Zolli, un jeune homme qui était décédé quelque temps auparavant… C’était un Vénitien qui avait vu le jour en 1838 et qui s’était engagé volontairement auprès de Garibaldi, lui promettant même de veiller sur lui au-delà de la mort !

C’est ainsi que les habitants de Venise décidèrent de rendre hommage à ce soldat fidèle en lui édifiant dans les années 1920 sa propre statue juste aux pieds de celle du chef qu’il avait juré de protéger. Depuis, plus personne n’a jamais revu l’ombre rouge. 

Le fantôme du soldat a sans doute finalement trouvé la paix.

Riva de Biasio

Pour finir cette première partie du dossier sur les mystères de Venise, je ne vais pas vous parler d’un fantôme, je vais vous raconter l’histoire sordide qui s’est déroulée à Riva de Biasio.

Ce nom que l’on voit écrit sur un arrêt de Vaporetto situé sur le grand canal de Venise viendrait d’une figure légendaire qui a vécu là : Biagio Cargnio.

Riva de Biasio - Venise - Italie

Ce boucher avait une taverne dans laquelle les clients se pressaient pour déguster une recette savoureuse spéciale dont lui seul avait le secret dans toute la cité ! Il était célèbre pour ça à des kilomètres à la ronde.

Personne ne connaissait son secret, il mélangeait les ingrédients dans une poêle mais bien malin celui qui aurait été en mesure de reconnaître celui qui rendait cette préparation aussi unique…

De plus, ces mets incroyables étaient vendus à des prix imbattables. Pas étonnant dans ces conditions que la réputation de Biagio ait été aussi grande !

Mais ça c’était jusqu’à ce qu’un client ne fasse une macabre découverte…

En effet, alors qu’il mangeait là, un homme eut l’effroyable surprise de se retrouver avec quelque chose d’insolite coincé entre les dents… c’était un petit doigt d’enfant !!!

Ecoeuré et tremblant, il eut tout de même la force d’emballer sa macabre découverte dans un mouchoir et de l’apporter aux autorités qui s’empressèrent de fouiller de fond en comble la taverne et la maison de Biagio !

Et c’est là que l’impensable fut connu de tous : Biagio Cargnio était en réalité un tueur en série qui avait enlevé et assassiné de nombreux enfants pour les cuisiner afin de les faire manger à ses clients…

Évidemment, le boucher de Venise fut immédiatement condamné à mort.

Ce monstre fut attaché à un cheval qui le traîna de sa prison à la place Saint-Marc où il fut torturé publiquement avant d’être décapité. Son corps fut ensuite découpé en morceaux comme il l’avait fait pour ces pauvres enfants, pour finalement être exposé ainsi à divers endroits de la ville. Sa taverne et sa maison furent rasées.

Depuis, pour les vénitiens cette rive est restée “la riva de Biasio”, et même si il n’existe plus rien de cette époque on retrouve la trace de ces événements notamment dans une vieille chanson…

Visiter ces différents endroits

Venise est vaste, alors elle peut se visiter à pieds évidemment, mais je vous conseille de prendre le bateau si vous n’avez que peu de temps sur place, sinon vous risquez fort de passer votre temps à courir.

Les lieux que je vous présente dans cette première partie du dossier sur les légendes de Venise sont plutôt éloignés les uns des autres, le plus simple est de voir sur le site de tourisme de la ville en français pour planifier votre voyage.

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