Les Mystérieux Cercueils Miniatures d’Arthur’s Seat

Si vous êtes un habitué des Mystères de la Renarde, vous connaissez mon amour sans limite pour l’Ecosse et sa capitale. 

Pour ce premier sujet de la quatrième saison de l’émission, je vous ai choisi une histoire aussi énigmatique que mystérieuse, qui a commencé dans un des plus beaux endroits de tout Edimbourg ! 

 Un peu d’histoire

Ce dossier se déroule dans un lieu mystique : Arthur’s Seat ! Culminant à 251 mètres d’altitude, ce volcan éteint domine la somptueuse ville d’Édimbourg.

Situé dans la vieille ville, surplombant Holyrood Park, cette merveille de la nature nous offre une vue imprenable sur toute la capitale écossaise et ses alentours lorsque l’on prend le temps de monter au sommet !

Cet endroit unique doit son nom au légendaire Roi Arthur, en effet une croyance locale voudrait que le mythique château de Camelot ait trôné sur Arthur’s Seat. 

On se laisse vite envoûter par le charme sans âge de cette colline qui peuple les légendes !

Une découverte inattendue

Ce n’est pourtant pas d’une légende dont nous allons parler aujourd’hui, mais d’une bien étrange affaire, dont le mystère perdure encore de nos jours.

En juin 1836, des jeunes garçons étaient à la recherche de terriers de lapins sur Arthur’s Seat. C’est grâce à leur chien qu’ils allaient faire une découverte inattendue durant leur chasse…

Arthur's Seat

Dans un endroit difficile d’accès, au Nord Est de la colline, les garçons ont eu la surprise de trouver l’entrée d’une sorte de petite grotte creusée dans la roche ! Mais le plus étonnant restait à venir.

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces jeunes gens avaient découvert 17 cercueils miniatures !

Cercueils Miniatures

Longues de 95mm, ces petites boîtes contenaient à l’intérieur de petites figurines faites de bois, avec des détails gravés (comme les yeux…), toutes habillées avec des vêtements différents. Un travail minutieux qui avait très certainement dû prendre un certain temps à faire.

Ils étaient disposés en trois rangées, deux rangs de huit cercueils, et un dernier déposé au dessus.

Mais pourquoi de tels objets ont-ils été créés ? Qui représentent-ils ? Qui les a fabriqués ?

Cette histoire qui fascine les foules depuis deux siècles a droit à son lot de théories.

Différentes théories

A l’époque l’affaire avait fait grand bruit, et compte tenu de l’étrangeté de cette découverte, beaucoup ont vu en ces sculptures une sorte de rituel païen… Ces figurines auraient-elles été utilisées par des sorcières durant leurs sabbats ? 

Si de nombreuses personnes voient en elles des “poupées vaudou”, elles n’ont pourtant pas été abîmées. Au contraire, elles ont été créées dans le but de perdurer dans le temps, et leurs cercueils étaient destinés à les protéger. Alors, sorcellerie ou pas ?

Dans un autre style, certains ont parlé à l’époque d’une sépulture de fées, ce qui est très poétique pour qualifier cette découverte faite dans un endroit semblant sorti tout droit d’un conte !

L’absence des bras sur certaines des figurines a fait naître une autre théorie selon laquelle les cercueils et leurs occupants auraient été créés séparément, et que quelques unes des poupées ont eu des parties retirées afin de pouvoir être disposées dans leur boîte. Étaient-ils simplement de petits jouets (peut-être de petits soldats) auxquels on a remplacé les vêtements pour symboliser autre chose ? Le fait que leurs yeux soient ouverts laisse penser qu’ils n’étaient pas destinés à représenter des morts au départ.

Cercueils Miniatures

Dans un registre plus sombre, il serait possible que les poupées aient été enterrées là en mémoire de marins disparus en mer, ou encore de proches décédés à l’étranger, afin de leur offrir des funérailles. Cette coutume était pratiquée chez les Saxons, l’auraient-ils apportée avec eux à Edimbourg ?

D’autres avancent une théorie selon laquelle les figurines de bois seraient en réalité des talismans destinés à porter chance aux marins. Selon cette version, les petits cercueils auraient été cachés sur Arthur’s Seat par un marchand en attendant de les vendre.

Certains ont même avancé l’idée que les garçons auraient peut-être découvert la cachette des cercueils trop tôt, et que l’auteur ainsi dérangé dans sa mission (quelle qu’elle soit) aurait dû changer d’endroit pour enterrer ses créations. Cette hypothèse va plus loin en disant qu’il y aurait peut-être un autre endroit quelque part dans la ville d’Edimbourg où l’on pourrait retrouver d’autres cercueils miniature ! Après tout qui sait ? 

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Une histoire qui a été rapportée au journal The Scotsman en 1906 nous offre une théorie plus “paranormale” ! Une femme qui habitait à Edimbourg a raconté que son père, “Mr. B.”, aurait reçu la visite d’un homme sourd, et un peu simple d’esprit, qui lui aurait dessiné trois petits cercueils. Ils auraient été accompagnés de 3 dates : 1837, 1838 et 1840. 

En automne 1837 un proche de Mr. B. est décédé, suivi par un de ses cousins en 1838, et en 1840 c’est son propre frère qui est passé de vie à trépas !

Après les funérailles, l’auteur du croquis serait retourné voir Mr. B, très énervé il l’aurait alors fixé avant de sortir comme une furie… 

Serait-il possible que l’étrange personnage puisse être le créateur des 17 cercueils ? Ce qui pourrait expliquer qu’il soit devenu fou de colère après la découverte de ses précieuses créations ? Ou bien cet homme n’était pas si idiot que ça, et qu’il avait eu connaissance de ces faits pour on ne sait quelle raison ? Peut-être n’aurons nous jamais de réponse à ces questions…

Mais la théorie qui va suivre reste plus probable que toutes les autres !

Les Body Snatchers

Nous avons déjà abordé ici ensemble le sujet des Body Snatchers d’Edimbourg dans les articles suivants : les Pubs Hantés, le Cimetière de Greyfriars et les autres Cimetières de la ville.

Dans la capitale écossaise le vol de cadavres était fréquent, c’était une manière de gagner pas mal d’argent en les revendant au docteur Knox. Ce dernier utilisait les corps pour apprendre l’anatomie à ses étudiants… 

D’ailleurs cette pratique avait même poussé pas mal de gens à faire installer des cages au dessus des tombes dans les cimetières de la ville, afin de protéger leurs morts contre les voleurs !

Cimetière Edimbourg

Les “Body Snatchers” les plus tristement célèbres étaient les émigrés Irlandais : Burke et Hare.

Mais comme nous l’avons déjà vu ensemble dans les précédents dossiers cités plus tôt, ces deux là étaient plus des tueurs en série que des voleurs de cadavres. 

C’est en Novembre 1828 que le duo de criminels a été arrêté, et contre toute attente, William Hare a tout mis sur le dos de son compère William Burke ! Ce dernier a été pendu, puis disséqué publiquement par l’université de médecine d’Edimbourg. Là, on peut vraiment parler du karma qui est venu le frapper en pleine tête comme un boomerang ! Son partenaire a eu plus de chance puisqu’il a été relaché en 1829…

Quoi qu’il en soit, Ils ont assassiné 17 personnes… 17, comme le nombre de cercueils retrouvés sur Arthur’s Seat !

C’est de là qu’est partie la théorie que le but de ces petites créations était de soulager la conscience de Burke, en offrant ainsi une sorte de sépulture de substitution aux pauvres bougres à qui lui et son ami avaient ôté la vie… Une manière de permettre à ces malheureux de trouver le repos éternel ?

Surnommés les “Murder Dolls”, les 17 étaient habillées comme des hommes, pourtant 12 des victimes de Burke et Hare étaient des femmes. Alors on peut penser que Burke aurait simplement voulu représenter des humains symboliquement sans rentrer dans les détails.

Serait-il possible de supposer que les poupées aient été placée là par une personne étrangère à l’affaire, qui aurait eu de la pitié pour les victimes et qui aurait voulu leur donner une sépulture de cette manière ?

Le 18ème ?

En Décembre 2014, le Musée d’Edimbourg a reçu un mystérieux colis… A l’intérieur se trouvait une très belle réplique des cercueils miniatures d’Arthur’s Seat accompagnée de la mention manuscrite “XVIII ?” !

Une note avait été ajoutée au “paquet surprise”, citant l’histoire écrite pas Robert Louis Stevenson “The Body Snatcher”. Ce qui renvoie à l’étrange histoire de Burke & Hare.

Si le “18ème” élément ne date clairement pas de la même époque que les originaux, il reste un bel objet qui a visiblement été réalisé par quelqu’un qui connaît bien le sujet.

Mais qui a bien pu créer celui-ci ? Se pourrait-il qu’un descendant de l’auteur original ait voulu poursuivre son oeuvre ? Ou est-ce qu’un fan de ce mystère non résolu aurait eu envie de lui rendre une sorte d’hommage ? 

Quoi qu’il en soit, toute cette histoire continue de captiver les visiteurs du musée, et chacun se fera son opinion tant que le mystère des petits cercueils d’Arthur’s Seat n’aura pas été résolu !

Mais rappelons-nous que tout est possible dans une ville comme Edimbourg !

Se rendre sur ces différents lieux

Arthur’s Seat, où les cercueils ont été découverts, est un lieu où l’on peut faire d’inoubliables randonnées ! Pourtant situé dans une capitale, on se croirait perdu au fin fond de la nature. Vous le trouverez facilement, au bout du Royal Mile (totalement à l’opposé du Château d’Edimbourg) tout près du parlement écossais et de Holyrood Palace.

Pour ce qui est des petits cercueils, vous pourrez admirer les 8 qui sont arrivés jusqu’à nous au National Museum of Scotland. (Pour ce qui est des autres, certains auraient été détruits par les jeunes garçons durant leur découverte.)

Je ne peux pas me lasser de ce musée, il est immense, il nous offre des merveilles à voir, et en plus son entrée est gratuite !

Il est situé tout près du cimetière de Greyfriars dont nous avons déjà parlé ensemble ici. Une belle occasion d’aller rendre visite au célèbre Bobby lorsque vous serez dans le secteur.

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Arthur's Seat