Combustion Spontanée à Uruffe

 

L’idée qu’un corps puisse se consumer sans raison apparente peut faire peur, savoir que ça arrive près de chez nous rend le tout encore plus inquiétant…

Pourtant cette histoire s’est bel et bien produite dans une jolie commune Lorraine il y a quelques décennies. 

 Un peu d’histoire

Uruffe c’est un charmant village de Meurthe-et-Moselle, non loin de Toul et de Nancy. On y retrouve quelques traces d’occupation humaine avant le Moyen-Âge.

Les habitants d’Uruffe ont été surnommés les Canards parce que la commune comptait un bon nombre de volatiles. On pouvait les voir jusque dans les années 1970 défiler en rang pour se rendre au ruisseau et ainsi aller se nourrir. Le soir venu, les braves bêtes accomplissaient le même rituel pour rentrer chez eux. Ce qui à donné lieu au joli nom d’Uruffe pays des canards.

Si cette anecdote est adorable, des faits terribles sont venus ternir la réputation de cet endroit paisible.

Une sombre affaire

La première affaire qui commença à noircir l’image de ce beau petit village date des années 1950.

C’est le 3 décembre 1956 que le curé d’Uruffe, Guy Desnoyers, alors âgé de 36 ans abat sa maîtresse Régine Fays… La jeune femme de 19 ans portait alors son enfant !

Non content d’avoir assassiné la pauvre Régine, il l’éventra afin de sortir le foetus qu’il baptisa avant de le tuer et finalement le défigurer pour éviter qu’on ne constate une ressemblance entre cet enfant et lui…

Si il a finalement été arrêté et emprisonné, il a été remis en liberté conditionnelle. Il s’est éteint à l’âge 90 ans. Comme quoi il a eu plus de chance que ses victimes…

Uruffe

Uruffe, traversé par le ruisseau appelé la Deuille allait finir par asseoir sa triste réputation de “village maudit” une vingtaine d’années plus tard avec un cas d’auto combustion… Une image si sombre qui collait à la peau de la bourgade et qui poussa le maire de l’époque à aller jusqu’au Conseil d’Etat pour tenter de faire changer le nom de la commune, sans succès.

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Une combustion spontanée

En 1977 un cas rare de combustion spontanée est arrivé à l’étage de la mairie-école d’Uruffe. Ginette Kazmierczak, une veuve retraitée de 65 ans, a perdu la vie dans des circonstances qui restent encore à ce jour inexpliquées.

Cette femme inconsolable depuis le décès de son mari des suites d’un coup de grisou, venait passer des séjours chez son fils qui était l’instituteur du village.

Uruffe

Le 11 mai vers 4h du matin, la voisine de palier de Ginette se préparait pour aller travailler aux verreries de Vannes-le-Châtel, lorsqu’elle constata une odeur de fumée et des crépitements venants de l’appartement d’à côté. Évidemment elle alerta les pompiers.

Ces derniers découvrirent alors avec effroi l’impensable ! 

Le corps de la pauvre femme gisait sur le sol, en partie calciné. Son tronc, une partie de son visage et son bras gauche avaient entièrement brûlé ! Tandis que le bras droit de Ginette et ses jambes étaient étonnamment restés intacts, on n’y retrouvait pas même une cloque. Même les collants de la retraités avaient échappé au feu, ils n’avaient même pas fondu sous l’effet de la chaleur ! Et ses chaussures étaient restées d’un blanc immaculé.

Ses dents avaient disparu, alors que son alliance n’avait subi aucune déformation malgré la chaleur dégagée par les flammes. Cette chaleur concentrée avait tout de même un peu brûlé le parquet, mais uniquement sous le corps de la malheureuse victime.

Image d’époque

Cet incendie qui s’était concentré sur un espace très restreint avait laissé des traces sur les murs et le plafond.

Les canaris de Ginette ont aussi aussi été retrouvés morts, ni calcinés, ni noircis par la fumée, ils avaient probablement succombés à une asphyxie. 

Dans la cuisine, la bouteille de butane était fermée, et la cuisinière éteinte. Par contre on remarquait la présence d’une bombe insecticide, la retraitée en utilisait d’ailleurs fréquemment car elle avait horreur des insectes. En proie à certaines angoisses obsessionnelles, on sait qu’elle s’aspergeait de façon régulière de produit anti-puces.

Une robe en très bon état avait été jeté à la poubelle. Cette femme qui vivait selon ses habitudes avait pourtant l’air d’en avoir changé spécialement ce soir là. Soir où elle était seule à la maison car son fils passait la nuit à Nancy.

Les derniers témoins à l’avoir vue vivante étaient d’ailleurs des personnes venues frapper à sa porte pour voir son fils. L’un d’entre eux déclarait à l’époque que son visage était “livide et indéfinissable”…

Uruffe

Différentes hypothèses

Aussi bizarre que ça puisse paraître l’enquête n’a rien donné, aucune source de chaleur ni combustible n’ont été retrouvés à proximité du corps. 

Mais comment ce feu est-il parti ? Et pourquoi ne s’est-il pas étendu à tout l’appartement ?

Si cette affaire incroyable à été classée sans suite, elle a droit à ses hypothèses.

Certains psychiatres ont avancé l’idée qu’une personne en état de dépression intense pourrait prendre feu de l’intérieur, ce serait comme une sorte de suicide inconscient. Dépressive, la pauvre femme avait tenté de se suicider au gaz par le passé. Cette théorie tient-elle la route ?

Dans ce cas, la thèse de l’accident à été envisagée, ou encore celle du meurtre. Mais qui aurait été capable de tuer quelqu’un dans ces conditions ?

Tout ceci est d’ailleurs impossible à recréer sans que le feu ne se propage.

La théorie la plus censée selon les scientifique serait celle de l’effet de mèche. On suppose que quelque chose (une cigarette par exemple) viendrait enflammer les vêtements de la victime. La chaleur des flammes ferait fondre la graisse du corps qui serait alors absorbée par le tissu des habits de la personne, ce qui entraînerait la combustion. Un peu à la manière de la cire d’une bougie qui brûle dans la mèche. 

Mais si la combustion spontanée relevait tout simplement du domaine du paranormal ? On a entendu des spécialistes lier ça à des phénomènes de poltergeists.

On raconte aussi qu’un courrier serait parvenu de la Nasa à Uruffe, et l’on aurait été jusqu’à mentionner une éventuelle culpabilité des extra-terrestres dans la mort de Ginette !

Selon les anciennes superstitions, la punition divine serait à l’origine de ces combustions. La foudre s’abattrait alors sur les pêcheurs, et les alcooliques seraient particulièrement visés. Comme toujours chacun se fera son propre avis.

D’autres cas inexpliqués

Depuis le 17ème siècle plusieurs centaines de cas ont été recensés dans le monde.

On parle notamment du chevalier Polonus, qui à l’époque de la reine Bona Sforza avait bu deux louche de vin fort avant de vomir une flamme, et se consumer entièrement !

Ou encore de la Comtesse Cornelia Bandi, qui perdit la vie dans des circonstances faisant penser à une autocombustion à Vérone.

En juillet 1951 au coeur de la Floride, c’est Mary Reeser une femme de 67 ans qui a été retrouvée en cendres chez elle.

Durant le mois de septembre 1982, Jack Saffin âgé de 82 ans était assis dans sa cuisine en compagnie de sa fille Jeannie alors âgée de 61 ans, à Edmonton près de Londres. C’est là que l’homme a vu un éclair lumineux et qu’il constata que sa fille avait le visage et les mains enveloppés de flammes ! Il tenta d’éteindre le feu et appela les secours. La femme succomba à ses brûlures 8 jours plus tard.

En 1997 dans le comté de Kerry en Irlande, une infirmière à domicile à retrouvé les restes calcinés de John O’Connor dans son salon.

Plus récemment en 2013, c’est un enfant indien nommé Rahul, alors âgé de trois mois qui se serait enflammé pas moins de 4 fois ! Si aucune cause n’a été déterminée avec certitude pour l’instant, le petit garçon vit toujours dans un village en Inde, où les habitants veulent le chasser avec sa famille puisqu’ils les considèrent comme étant des mauvais esprits…

Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres. La combustion spontanée n’a toujours pas donné d’explication satisfaisante malgré les recherches faites sur le sujet. Elle reste donc toujours mystérieuse de nos jours !

Se rendre à Uruffe

Si Uruffe compte des histoires singulières, dont une véritablement mystérieuse, il n’en reste pas moins un village comme les autres et n’a pas du tout l’air de souffrir d’une malédiction.

Il est même très agréable ! Je dois avouer que j’ai eu un coup de coeur pour Uruffe lorsque je l’ai visité pour illustrer ce dossier, il vaut largement le détour !

Je vous laisse le lien vers le site de la mairie, où vous pourrez voir l’agenda des manifestations.

Pour visiter la région vous avez la Maison du Tourisme en Terres de Lorraines, qui compte dans ses sites touristique la Colline de Sion dont nous avons déjà parlé ensemble dans un dossier ici.

 

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Cet article n’est en collaboration avec personne, les propos et avis n’engagent que moi 🙂 Les images et textes ne sont pas libres de droits, ce sont mes clichés et le fruit de mes recherches et connaissances personnelles.

Uruffe