Les ruines du château au riche passé qui dominent une petite commune de Lorraine semblent renfermer bien des secrets…
On dit même qu’elles seraient habitées par des esprits ! Suivez moi pour découvrir ce lieu magnifique.
Un peu d’histoire
Situé non loin de Pont-à-Mousson, Prény est un charmant village de Meurthe-et-Moselle construit sur les pentes d’un éperon rocheux. Ce lieu était certainement déjà peuplé du temps des Celtes car on pense qu’un oppidum existait à la place du château.
Le château qui domine le territoire est aujourd’hui en ruines. Il a été mentionné pour la première fois en l’an 962 sous l’empereur Othon.
Devenu la résidence principale des Ducs de Lorraine aux XIIème et XIIIème siècles (duché dont nous avons déjà parlé ensemble ici dans mes dossiers sur Châtenois et Lunéville), ce château fort médiéval était la dernière forteresse des ducs face aux Évêques de Metz.
Ce château féodal était devenu emblématique pour le duché de Lorraine à un tel point que le cri de guerre des soldats Lorrains était “Prény” !
Après avoir subi beaucoup d’assauts, c’est au XVIIème siècle que le château a été démantelé sur ordre de Richelieu.
Il est classé aux Monuments Historiques.
Des souterrains secrets ?
Une légende locale nous parle d’éventuels souterrains reliants le château de Prény à celui de Mousson. Séparés par plus de 10 kilomètres, mais surtout par la Moselle qui coule entre les deux édifices, cette histoire racontée par les anciens est relativement improbable.
Ce qui est certain par contre, c’est que le château de Prény abritait des souterrains qui le traversaient de part en part.
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Le Fantôme de Prény
Une autre histoire beaucoup plus étrange nous est transmise sur le château. D’après cette légende les ruines de l’imposante forteresse abriteraient le fantôme d’un chevalier nommé Milon de Vandières.
Cet homme qui était capitaine mais aussi prévôt était surnommé “le Chevalier Noir”, il a réellement existé, et il a vaillamment défendu Prény au XIIIème siècle !
D’après ce récit, il serait possible de croiser vers minuit une figure de forme humaine gigantesque vêtue de noir. Ce serait Milon qui monterait toujours la garde sur les murailles.
On pourrait aussi l’entendre partir chasser les nuits d’automne, accompagné de ses hommes, ses chevaux et ses chiens… Emmanuel d’Huart relate d’ailleurs ces témoignages dans ses oeuvres.
Conte pour enfants ? Ou alors est-ce que ce courageux défenseur de Prény n’aurait jamais trouvé le repos ? Serait-il toujours en train d’accomplir sa mission ?
Les Sorcières
Dans les archives de la région on dénombre une quinzaine de cas de sorcellerie entre 1581 et 1632. De pauvres femmes ont été arrêtées et condamnées au château de Prény…
Torturées puis brûlées, les dites sorcières ont connu un supplice atroce entre les murs de l’ancienne cité.
Cette terrible chasse aux sorcières a été notamment fatale à une certaine Hillevix. Elle avait été reconnue coupable de l’usage de la magie, mais surtout d’avoir renié Dieu à cause de ses maléfices et d’avoir pactisé avec le Diable…
Cette femme a subi l’humiliation publique du carcan, pour être ensuite menée au bûcher. Elle a finalement été étranglée après avoir souffert par les flammes.
Cette scène d’une barbarie extrême a été vécue par d’autres femmes, de simples guérisseuses qui avaient avoué avoir participé aux sabbats dans la région.
En 1597 trois sorcières ont été brûlées à Prény, la première était Christaille, c’était l’épouse du laboureur Jean Wathot.
Elle avoua s’être rendue aux sabbats sur la côte de Pagny, menant aux bois de Beaume-Haie, ou encore sur la côte de Châtillon dominant le village de Vandières. Dans sa confession elle donna aussi deux autres noms… Les trois femmes furent exécutées.
De nombreux cas de sorcelleries ont été recensés dans les années 1590, mais cette décennie a connu également un grand refroidissement qui entraîna de mauvaises récoltes ainsi que la misère qui s’en est suivie.
Les sabbats, ces soirées clandestines organisées en pleine nature (durant lesquels les participants se livraient à des danses, jouaient, buvaient, mangeaient et parfois plus) n’étaient pas du goût des puritains qui voyaient en ces rassemblements les responsables de tous leurs maux…
En 1600, c’est une dénommée Jeanne Colas, épouse du vigneron Claudin Bigenel, qui fit une révélation incroyable !
Elle raconta qu’un soir où elle était couchée seule dans son lit pendant que son mari était absent, elle avait reçu la visite de son maître, un certain Percinet, qui l’avait invitée à l’accompagner au sabbat.
Il l’avait alors emporté dans les bois où elle avait retrouvé une assemblée. Tous étaient masqués, certains dansaient et elle même avait été entraînée dans la danse. Elle dit qu’elle avait entendu que le but de cette danse était de faire mourir les blés et les vignes…
Malmenée durant ses interrogatoires, cette femme de 57 ans a été retrouvée morte dans son cachot au château de Prény.
Un historien local, Manuel Bazaille, a fait des recherches sur ces procès en sorcellerie. D’ailleurs il a lui même été témoin, lorsqu’il était enfant, d’horribles hurlements de femme venant des ruines qu’il n’oubliera certainement jamais…
La Dame Blanche
Une histoire plutôt lugubre est liée à cet endroit, en effet on raconte que des cris terrifiants sortiraient du château de Prény durant certaines nuits. Les vieilles femmes du village effrayaient les jeunes enfants encore à la fin du XXème siècle en leur certifiant que s’ils ne se calmaient pas, la Dame Blanche allait venir les chercher !
La légende allait pourtant prendre une tournure plus tangible, lorsque des témoins ont vraiment entendu ces hurlements !
Monsieur Bazaille était très jeune à l’époque où il a entendu les cris, il était seul chez lui ce soir de 1988 pendant que ses parents étaient sortis. Bien installé dans son canapé en train de lire, il fut brusquement interpellé par un cri inhabituel et vraiment étrange. Pensant tout d’abord qu’il s’agissait d’un chat hurlant de douleur, c’est une fois dehors qu’il comprit qu’il n’en était rien… Ces hurlements à vous glacer le sang étaient d’origine humaine !
Certainement poussés par une femme éprouvant une grande souffrance. Manuel Bazaille se rendit bien compte que ces cris provenaient du château, et c’est en s’avançant vers les ruines qu’il eu la terrible surprise de les entendre se rapprocher de lui ! Evidemment il rentra se réfugier chez lui en courant. Son chat était lui aussi effrayé, l’animal ne cessait de regarder dans la direction d’où provenaient les cris…
Dans un lieu si riche en histoire, mais qui a aussi été le théâtre de crimes abominables déguisés en jugement contre des “sorcières”, serait-il possible qu’une de ces femmes hante toujours ce qu’il reste de la forteresse Lorraine ?
Ces cris d’épouvante poussés par une voix féminine pourraient bel et bien être ceux de la pauvre Hillevix, ou d’une de ses compagnes d’infortune.
Se rendre à Prény
Situé à une trentaine de kilomètres de Metz, Prény est une étape agréable si vous passez dans le secteur.
Il reste quelques ruines de l’ancienne cité médiévale, et si vous souhaitez les visiter en compagnie d’un historien très bien renseigné sur le sujet alors je vous recommande de contacter Manuel Bazaille qui se fera une joie de partager avec vous sa passion pour son village et son histoire !
N’hésitez pas à lui écrire à cette adresse : manuel.bazaille@laposte.net – Vous pouvez aussi le retrouver sur facebook.
Un immense merci à lui pour son accueil sur place, et le partage de ses connaissances ! Il a d’ailleurs rédigé un article à propos de notre venue sur place.
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